Quand la spéculation boursière joue avec les milliards d’euros.

Publié le par Jacques Jakubowicz

societegenerale.jpgPlus besoin de débourser le prix d’un ticket de cinéma pour aller voir un polar à rebondissements. Il suffit d’allumer son poste de télé à l’heure des infos pour découvrir des histoires que même les scénaristes les plus imaginatifs hésiteraient à produire tant le pitch semble invraisemblable dans le contexte actuel. Pensez donc, alors que Sarkozy comme son premier ministre avant lui, nous assène à longueur d’antenne que l’idée d’une hausse du pouvoir d’achat des salaires et des retraites est impensable et donc strictement impossible puisque les caisses sont vides, on apprend que la Société Générale vient de se faire escroquer 5 milliards d’euros. Cinq milliards partis en fumée à cause d’un employé spéculateur indélicat qui aurait agit seul sans que personne ne puisse le contrôler et auxquels s’ajoutent une perte de deux milliards d’euros consécutifs au crack boursier américain. Et bien que pensez-vous qu’il advienne après cette perte sèche de sept milliards d’euros ? Rien ou presque, le directeur de la banque relayé par la ministre des finances et le président lui-même vous rassurent. La banque a les reins solides et cela n’affectera pas sa santé financière ni sa place sur le marché boursier. Vous avez bien lu, pas un sou ne peut être débloqué pour augmenter un tant soit peu les salaires de la Société Générale mais la perte de sept milliards sera absorbée sans problèmes. Le même jour où on apprenait cette effarante nouvelle, se tenait à Paris et dans toute la France des grèves et manifestations des fonctionnaires pour réclamer une nouvelle fois des hausses du pouvoir d’achat. A peu près au même moment également, les sondages annonçaient pour la première fois des baisses conséquentes de la cote de popularité et de confiance de Nicolas Sarkozy. On peut tromper quelqu’un une fois, on ne peut tromper tout le monde tout le temps.

Publié dans Coup de gueule

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